« Kuhahaha ! Je vois maintenant, donc tel est le sort du démon-général-kun ! » (Susanoo)

Susanoo-sama rit bruyamment à cette vue.

Pour le moment, il semble ravi du festin.

Le dragon, tenu par Susanoo-sama par la peau du cou, le fixe des yeux grands ouverts, comme surpris par sa voix forte.

En effet, il ne reste plus que le général démoniaque Reft-san.

Son esprit ayant régressé à celui d’un enfant, il est devenu un dragon bébé incroyablement mignon.

Il n’est mignon qu’en apparence ; il sera tout de même difficile à élever quand j’en parlerai au Seigneur Démon.

Vraiment, je me demande ce que je devrais faire.

En entendant qu’il était le général démoniaque, j’ai instinctivement ordonné à Tomoe de le ramener immédiatement, mais après y avoir réfléchi attentivement, j’ai réalisé qu’il serait assez gênant de le ramener dans son état actuel.

Pourquoi un des quatre généraux démoniaques se trouvait-il dans un pays reculé comme Kaleneon, de toute façon ?

Le moment où j’ai pris ma résolution était-il si mal choisi ?

Est-ce ainsi que les choses se passent ?

« Sa puissance a été consommée avec splendeur et maintenant il se sent comme un animal de compagnie, n’est-ce pas ? » (Susanoo)

« Je suis sûr que ce n’est pas une question de rire pour Makoto-dono ; vous savez qu’il ne faut pas rire de cette situation, n’est-ce pas ? » (Daikokuten)

Daikokuten-sama intervient pour moi.

Il est gentil, mais il est aussi un peu effrayant, n’est-ce pas ?

Tout à l’heure, je lui ai demandé des informations sur le Yata-Garasu et il a dit quelque chose d’absurde.

J’ai entendu qu’il s’agissait d’une incarnation du soleil et qu’il écrase les yeux des indignes qui le regardent, alors je lui ai posé des questions à ce sujet.

Et puis.

« Si on vous avait fait tenir le soleil, ça serait chaud, non ? Je suppose qu’il saisit et écrase* inconsciemment. »

C’est ce qu’on m’a dit.

C’est sur une échelle complètement différente.

Que veut-il dire par « saisit et écrase* » ?

J’ai probablement fait une tête confuse tandis que Daikokuten-sama élaborait avec une analogie.

« C’est comme saisir et écraser* un cigare allumé », a-t-il dit.

TRADUCTION : Le verbe japonais « 握り潰す/nigiritsubusu » pose ici un petit problème de traduction. Il s’agit d’une combinaison de deux verbes, « 握る/nigiru » qui signifie « tenir/saisir » et « 潰す/tsubusu » qui signifie « écraser », donc j’ai donné une traduction très littérale. Dans la plupart des contextes, le verbe signifie « écraser dans (sa) main », mais je ne peux pas le traduire ainsi car le Yata-Garasu n’a évidemment pas de mains. Dans le contexte de cette dernière phrase en particulier, « éteindre » serait la traduction correcte, mais le même verbe japonais est utilisé pour toutes ces phrases et je voulais le préciser.

Je suis devenu de plus en plus incertain de la façon dont je devais réagir à cela.

Est-ce tout ?

« Comment comptez-vous y parvenir ? » (Athena)

Athena-sama demande avec intérêt.

Elle m’a semblé une déesse très sérieuse, mais elle semble être du genre à devenir vive avec un peu d’alcool.

Il semble qu’ils aient pris goût à l’alcool japonais.

Susanoo-sama l’a également loué ; il semble que nous ayons réussi à le reproduire avec succès.

Ils l’ont reconnu comme étant délicieux.

Ces trois semblent aimer l’alcool japonais.

Tomoe semblait étrangement heureux de cela.

« … Je pense à récupérer le plus possible, à attendre une occasion et à frapper ensuite le territoire des démons. » (Makoto)

« Un plan si patient ! Hé, Athena ! Puisque tu n’as pas de cadeau pour Makoto, tu devrais travailler ici ! » (Susanoo)

Susanoo-sama fait une demande déraisonnable.

Je ne m’attends vraiment à rien d’Athena-sama, ni de Susanoo-sama ou Daikokuten-sama, vous savez ?

Et ils ont dit qu’ils m’aideraient à garder cet endroit caché de cette déesse des insectes, ce qui est plus que suffisant.

Attends, a-t-il dit cadeau ?

Je ne me souviens pas avoir reçu quoi que ce soit de Susanoo-sama ou Daikokuten-sama ?

Ils ne prévoient pas de me laisser ce Yata-Garasu, n’est-ce pas ?

S’ils me donnaient quelque chose d’aussi énorme, j’aurais des problèmes.

« Moi ? » (Athena)

« Oui ! Si tu restaures son corps correctement et, tu sais, effaces environ un mois de souvenirs, il n’y a pas de problème, n’est-ce pas ? » (Susanoo)

Vous le faites paraître si simple.

J’étais préparé à une bataille prolongée de toute façon, puisque Shiki ne pourra pas se remettre rapidement.

Serait-il possible à un dieu de le guérir rapidement ?

« … Même si j’ai bu, ce serait une affaire simple. Mmm, si je devais lui offrir un cadeau, il serait préférable qu’il me soit complètement obéissant et qu’il reçoive ma protection divine. » (Athena)

C’est possible…

« Ça sonne bien, fais-le, fais-le ! » (Susanoo)

N’attise pas les flammes !

… Je veux dire, s’il te plaît, n’attise pas les flammes.

De plus, il est gênant d’être appelé « Makoto-kun », alors s’il te plaît, supprime l’honnificatif ou quelque chose comme ça, Athena-sama.

« Pour nous, c’est un pays étranger, vous le savez ? Si nous causons trop de problèmes ici, nous ne serions pas si différents de cette fille. » (Daikokuten)

« … Tu as raison. » (Athena)

« Comme Susanoo l’a dit, si tu restaures son corps et effaces ses souvenirs, il n’y aura pas de problème. Une partie de la peur gravée dans son esprit pourrait rester, mais il n’est pas nécessaire d’être assez minutieux pour l’effacer complètement. Susanoo, tu n’es même pas ivre, tu ne devrais pas encourager jou-chan*. » (Daikokuten)

TRADUCTION : Jeune dame, se référant à Athena.

« … Tch. Ça allait être intéressant aussi. » (Susanoo)

« Euh, Susanoo-sama. À propos de ce cadeau, je ne… » (Makoto)

« Je vois ! Tu l’as espéré, Makoto ! Ne t’inquiète pas, nous allons certainement te surprendre ! » (Susanoo)

Susanoo-sama n’est pas ivre, n’est-ce pas ?!

Essaie-t-il de faire ce genre de blague peu drôle avec cette apparence ?!

Je n’apprécie vraiment pas presque mourir sans même le savoir en ayant le pouvoir d’un dieu mis dans mon corps, vous savez ?!

Cependant.

Ni Susanoo-sama ni Daikokuten-sama n’ont mentionné de détails sur la nature de ce cadeau.

Peut-être à cause des invités d’honneur, les dieux, qui se sont jetés sur les boissons, mais le festin de la nuit s’est bien déroulé.

J’étais heureux qu’ils aient apprécié les festivités et la nourriture.

Le moment le plus mémorable de la soirée a été le tour de magie d’Athena-sama avec le général démoniaque Reft-kun.

« Sois guéri ! » a déclaré Athena-sama d’une voix pleine d’entrain.

Reft-kun s’est transformé en un dragon immense et majestueux, me rappelant le Naga de la mythologie hindoue.

Cela a eu un impact assez incroyable.

La salle a éclaté d’applaudissements.

Appelleriez-vous cela un… tour de magie ?

L’esprit de Reft-kun était toujours dans son état régressif, donc ses farces étaient populaires auprès des personnes ivres.

Athena-sama était ravie.

Susanoo-sama a essayé de la confronter.

Daikokuten-sama l’a arrêté.

Pour une raison quelconque, une compétition de karaoké a commencé.

Des tartes ont volé dans toute la pièce.

… C’était vraiment incroyable, n’est-ce pas ?

Je n’avais pas l’intention de boire beaucoup, mais ma tête tournait à la fin de la soirée.

J’ai fini par être escorté honteusement dans ma chambre par les dieux.

Apparemment, ce festin inhabituel s’est poursuivi jusqu’au matin, grâce aux bénévoles qui ont travaillé toute la nuit.

◇◆◇◆◇◆◇◆

Je me pose des questions.

Je suis dans une situation où mon corps n’a aucune force, et je me pose des questions.

La terre est fraîche, hein. Attends, ce n’est pas ça.

Est-ce tout ce que je peux faire ?

Ce choix était-il le bon ?

…

Je suppose que ça ne vaut même pas la peine d’y penser.

Je suis allongé par terre comme ça.

Je ne peux même pas bouger un doigt.

C’est ainsi que les choses se passent.

Dans ce cas, était-ce une erreur d’avoir pris Athena-sama, la femme d’affaires, comme adversaire ?

Avais-je dû choisir Susanoo-sama ou Daikokuten-sama à la place ?

Ce n’est même pas drôle.

Je regrette sans aucun doute de ne pouvoir faire que « cela ».

Je n’aurais pu choisir personne d’autre qu’elle.

Le Yumi Azusa que les Eldwas ont fabriqué pour moi et les flèches que je n’ai pas encore nommées roulent devant mes yeux.

Elles ne sont pas endommagées.

Comme on pouvait s’y attendre d’artisans de haut niveau, leur travail est d’un autre niveau.

Je suis pathétique, n’est-ce pas ?

Jusqu’à moi.

Je suis battu et je ne peux pas bouger.

« Makoto, fais-toi entraîner par Athena. » (Susanoo)

Susanoo-sama m’a fait cette suggestion après le petit-déjeuner ; bien sûr, j’ai répondu « s’il vous plaît, épargnez-moi ».

La première raison est que mon adversaire serait une déesse, autrement dit, une déesse féminine.

« Eh bien, préférerais-tu moi ou le vieil homme Daikoku ? Si nous faisons une erreur sur la quantité de force que nous utilisons, tu auras un cours pratique sur la façon d’être anéanti, cependant. »

Puisqu’il a dit cela avec un air sérieux, j’ai fini par affronter Athena-sama.

Et les résultats sont tels que vous pouvez les voir ici.

Tomoe, Mio et Shiki regardaient depuis le début et à un moment donné, Mio avait l’air de vouloir intervenir, mais les deux autres l’ont arrêtée.

Maintenant que j’y pense, c’est la première fois depuis que je suis venu dans ce monde que j’ai été si épuisé que je ne pouvais pas bouger un seul doigt.

J’ai poursuivi ce sentiment et j’étais même « désespéré » pour cela, mais j’avais décidé de ne pas y penser.

Je suis conscient que je ne savais tout simplement pas ce que ça ferait d’être poussé à mes limites, donc c’est un énorme avantage pour moi.

Ma chance est que j’ai réussi de justesse à dire « merci beaucoup » avant de m’effondrer.

La déesse Athena, la déesse de la guerre, Athena.

Sa puissance est à la hauteur de son nom.

Elle est terriblement puissante.

Je doute que ce soit sa forme originale, et ce n’est probablement pas non plus son équipement approprié. Je doute même d’avoir réussi à la faire me combattre sérieusement.

Si elle me combattait sérieusement, elle aurait peut-être porté un himation ? Comme les statues de celle-ci.

TRADUCTION : Un himation est l’un de ces vêtements/robes que les anciens Grecs portaient.

Je n’ai pas pu lutter du tout contre Athena-sama, la femme d’affaires.

J’étais, en vérité, négligent à cause de son apparence. Le fait que j’aie commencé à avoir un sentiment infondé de supériorité sur la déesse des insectes est également vrai.

Cependant, ma négligence quant au fait qu’elle était une « femme » a disparu avec sa première attaque.

La lance n’a pas traversé mon corps, mais elle a traversé mon armure de puissance magique* et j’ai dû tordre mon corps maladroitement pour l’éviter.

TRADUCTION : Modifié par rapport au nom temporaire de Rei de « corps de puissance magique »

Même si je l’avais entièrement formée avec une densité maximale dès le départ, puisque je faisais face à une déesse.

Ce fut le début de la bataille.

Avec sa hallebarda dans une main, elle a invoqué des javelots les uns après les autres pour poursuivre la bataille à moyenne et longue distance.

Ma réponse a été d’utiliser librement la magie que j’ai apprise dans ce monde, ainsi que mon arc et mon armure de puissance magique.

Vers la fin de la bataille, je suis devenu désespéré même pour la plus petite quantité de puissance magique et j’ai enlevé mes vêtements et mes bagues en échange d’un pouvoir qui reposait sur Surehit*.

TRADUCTION : En japonais, c’est « 必中/hicchuu » qui se traduit par « toucher la cible ». Je ne suis pas sûr que cela soit apparu auparavant et ait été nommé autrement par Rei, donc c’est ce que j’utilise pour le moment.

Athena-sama n’avait probablement même pas besoin de suivre mon plan, mais elle l’a fait.

Et pourtant, le résultat pour moi est une défaite totale.

Pas une défaite étroite, mais une défaite totale.

Après tout, malgré le fait qu’elle respirait fort, Athena-sama a rapidement réparé sa tenue qui avait été déchirée ici et là et parle maintenant normalement à Susanoo-sama et aux autres.

Une grande différence avec moi, qui ne peux pas bouger.

La plupart de mes attaques ont été déviées par son grand bouclier rond.

Ce bouclier flottait dans les airs, changeant parfois de forme et se multipliant.

J’ai crié à maintes reprises qu’il était ridicule et injuste.

J’ai commencé à réaliser un peu comment se sentent les ennemis qui me font face.

Même ainsi, j’ai réussi à porter de bonnes attaques, mais elle a utilisé ses bras pour les bloquer et les repousser. En bref, elles étaient inefficaces.

« … Eh bien, avoir épuisé toute ta force à la fin a été un échec, mais tu as bien fait dans l’ensemble, Makoto. Honnêtement, tu t’es tenu plus longtemps que je ne l’avais prévu. Jusqu’à un certain moment de la partie, je pensais que tout cela aurait été inutile pour toi. » (Susanoo)

C’est Susanoo-sama.

En déplaçant seulement mes yeux dans la direction de sa voix, je vois que mes trois fidèles sont également accourus vers moi.

Je suis content que les seuls à regarder soient eux et les autres dieux.

C’est un peu trop pathétique pour être montré à tout le monde à Asora.

Haha, au moins ça me donne un peu de marge de manœuvre.

« Quelle surprise. Croire que tu étais aussi tenace. Tu n’as pas encore mené beaucoup de batailles difficiles jusqu’à présent, donc tu étais négligent au début. J’ai été déçu un instant, pensant que tu devais simplement être abattu et terminé sur-le-champ, mais maintenant je suis soulagé. » (Daikokuten)

Susanoo-sama et Daikokuten-sama sont tous deux des démons, n’est-ce pas ?

Je ressens de leur part une rigueur comparable à celle de mon professeur d’archerie.

« En effet, mais tu as combattu courageusement, Makoto-kun. Maintenant, occupons-nous de toi. » (Athena)

Peut-être que je suis encore ivre de la nuit dernière, mais Athena-sama qui ajoute -kun à mon nom est la plus gentille d’entre elles.

« Non, Athena-sama. Ce n’est pas nécessaire. Je ne me suis pas senti comme ça depuis longtemps, alors j’aimerais rester comme ça. » (Makoto)

Quand j’étais sur Terre, je ressentais constamment cela après l’entraînement, cette fatigue profonde qui me laisse incapable de faire quoi que ce soit.

C’est un sentiment que je n’ai pas ressenti une seule fois depuis que je suis arrivé ici.

C’est un sentiment qui était nécessaire pour que je puisse croire que je serais capable d’aller plus loin demain que je ne l’ai fait aujourd’hui.

Alors j’aimerais m’impr